« Si les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête » c’est le slogan du Collecti.e.f 8 maars pour l’organisation d’ une grève des femmes en Belgique le 8 mars 2019.

Le mois de mars est le mois du féminisme et la Journée internationale pour les droits des femmes c’est déjà ce vendredi ! Pour l’occasion, nous allons écrire des articles liés au féminisme durant tout le mois de mars. Cette semaine, nous avons rencontré Marie-Louise Chenois du groupe de mobilisation pour les étudiantes de l’ULB en grève le 8 mars, qui s’inscrit dans le cadre du Collecti.e.f 8 maars.

Marie-Louise nous a parlé de l’origine de ce mouvement de grève qui nous vient tout droit d’Espagne. « L’année passée en Espagne, elles étaient 5 millions à manifester, 7 millions à faire grève ! » Aujourd’hui, cet appel à la grève s’est répandu jusque dans notre université. Le groupe de mobilisation affirme que la grève permet de donner de la visibilité et de combattre les problèmes que rencontrent les étudiantes sur le campus. Marie-Louise ajoute que le milieu estudiantin est un milieu relativement militant et engagé où on a la chance de pouvoir militer contre le sexisme, la culture du viol et la sous-représentation des femmes encore présents aujourd’hui dans le domaine universitaire.

Alors comment lutter contre les inégalités, le sexisme et le harcèlement à l’ULB ?

Notre interlocutrice nous explique qu’à l’ULB le projet SACHA, d’encadrement contre le harcèlement lors des festivals, des soirées estudiantines, des soirées folkloriques, essaie de se mettre en place. Ce projet consiste à de courtes formations de trois heures pour conscientiser les gens aux situations du harcèlement dans les contextes festifs.

Ensuite, le groupe de mobilisation réclame la rémunération des stages dans le cadre de leurs revendications féministes. Pourquoi ? Les secteurs majoritairement féminins (infirmière, sage-femme, assistante sociale, …) demandent le plus grand nombre d’heures de stage. Le travail effectué gratuitement est donc principalement effectué par des femmes. « Le travail des femmes doit être rémunéré et doit être rémunéré de manière égale au travail des hommes. » explique-t-elle.

Les militantes entendent parfois qu’un mouvement de grève est inutile, que l’égalité entre les hommes et les femmes est atteinte en Occident. Cependant, Il est primordial de rappeler et d’expliquer que le féminisme est loin d’avoir atteint tous ses buts. « Les femmes statistiquement gagnent 30% de moins que les hommes dans nos pays occidentaux, la charge mentale reste très féminine ainsi que s’occuper des enfants » ajoute-t-elle.

L’organisation de la grève du 8 mars se déroule en non-mixité choisie. Ce choix vise à libérer la parole au sein du groupe, permettre aux participantes de se sentir en sécurité et de s’affirmer. Marie-Louise souligne que les femmes n’ont pas forcément envie de parler de certains sujets (comme les règles ou le viol) en compagnie d’hommes même s’ils sont sympathiques et compréhensifs.

Pour ce vendredi 8 mars, l’ULB a décidé que les étudiant·e·s participant à la marche à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes ne seront pas sanctionné·e·s pour leur absence, à partir de 16h. Le groupe de mobilisation pour les étudiantes de l’ULB en grève le 8 mars tient cependant à rappeler que de nombreuses autres actions auront lieu au cours de la journée comme l’action « faire du bruit à 14h » pour signaler son adhésion au mouvement. Des bandeaux mauves seront également distribués et porter du mauve ce vendredi sera une forme de soutien à la cause féministe. Le groupe a aussi organisé un partenariat avec le mouvement des femmes iraniennes afin de leur témoigner leur soutien.

Écrit par Caroline Noël