En ce jeudi 18 avril, je te propose pour l’avant-dernière fois un article sur la multiculturalité et le racisme. Dans ce dernier, j’aborderai un thème malheureusement encore présent de nos jours: la discrimination culturelle et raciale dans le monde du travail.
En effet, dans un article publié par la RTBF en 2017, on annonçait que « Dans la capitale, les chiffres parlent d’eux-mêmes : le taux d’emploi des Bruxellois d’origine belge s’élève à 71%, contre 35% pour ceux d’origine étrangère. » Alors, deux ans après, est-ce que le monde du travail belge est enfin devenu plus tolérant ?
La discrimination en Belgique
Dans ce rapport émis par l’ENAR (European Network Against Racism), on découvre que la Belgique s’est dotée de nombreuses lois contre la discrimination raciale et sociale au travail (Loi anti-racisme et anti-discrimination), mais que les mœurs n’ont pas encore réellement changé. En 2014, 71,6 % de Belges travaillait contre 42 % pour les travailleur.euse.s d’origines Nord-Africaine. Dans une étude de l’Université de Gand, il a été découvert que les travailleur.euse.s ayant des noms de famille d’origine turque ou marocaine avaient 23 % moins de chance d’être recruté.e.s qu’une personne au nom ayant une consonance flamande. Les employeur.euse.s de nos jours semblent toujours craindre la différence et ne pas vouloir faire confiance aux demandeur.euse.s d’emploi étranger.ère.s.
L’état des lieux de la législation belge
Il existe 4 lois en Belgique punissant la discrimination raciale et sociale.
La première est la loi anti-racisme qui est entrée en vigueur en 1981. Cette dernière interdit toute discrimination directe, indirecte, l’injonction de discriminer et le harcèlement sur le lieu de travail « fondé sur la nationalité, une prétendue race, la couleur de peau, l’ascendance ou l’origine nationale ou ethnique. »
La seconde est la loi sur l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes (thème du mois passé)
Ensuite, la loi anti-discrimination condamne « la discrimination fondée sur l’âge, l’orientation sexuelle, l’état civil, la naissance, la fortune, la conviction religieuse ou philosophique, la conviction politique, [1la conviction syndicale,]1la langue, l’état de santé actuel ou futur, un handicap, une caractéristique physique ou génétique ou l’origine sociale. ».
Finalement, la Belgique s’est dotée d’une loi pacte-culturel.
En bref
Malgré les nombreuses lois et réprimandes institutionnelles concernant le racisme et la discrimination au travail, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2019, la couleur de peau, la nationalité, la religion ou l’ethnie sont encore des obstacles à l’intégration sociale.
La lumière au bout du tunnel? L’organisation d’une journée pour la lutte contre le racisme le 21 mars par les syndicats belges. Tout n’est peut-être pas encore perdu…
Écrit par Laura Dodeigne