En ce mois de mars, mois du féminisme, nous avons décidé de nous pencher sur un phénomène moderne en pleine expansion : l’écriture inclusive. Cet outil linguistique appelé également écriture épicène ou non-genrée, fait l’objet de plusieurs questionnements et d’études.

Afin d’en savoir un peu plus sur les pratiques de cette nouvelle écriture, nous avons interrogé Laura Loute, étudiante en deuxième master en Communication Multilingue.

En effet, Laura écrit son mémoire sur l’écriture inclusive mais surtout sur les différentes réceptions de ce mouvement : « Je voulais étudier les démarches des différentes parties, donc très conservatrices ou très progressistes du débat. Pourquoi est-ce que l’une ou l’autre prône l’écriture inclusive et pourquoi l’une ou l’autre sont contre ? … D’un autre côté analyser le discours de l’Académie française qui est, au départ, l’institution totalement contre l’utilisation de l’écriture inclusive. Savoir pourquoi elle définit ce phénomène comme une menace pour la langue française », mais aussi « essayer de voir comment l’écriture va se mettre en place dans notre vie de tous les jours et s’il va y avoir des règles parce que pour l’instant il n’y en a pas encore, et comment uniformiser ces règles… ». Tout un programme… D’autant plus qu’elle écrira son mémoire en anglais, sur un phénomène essentiellement francophone.

Mais de manière plus pratique, c’est quoi l’écriture inclusive ?

Pour Laura, l’écriture non-genrée « … c’est réformer la langue et sortir de ce modèle masculin, le modèle de l’homme et de ce modèle patriarcal. C’est féminiser tous les noms de métier, c’est faire plein d’autres choses plus que d’accorder les noms et les adjectifs avec le reste de la phrase ». En d’autres mots, beaucoup de changements s’opèrent (et c’est tant mieux).

Selon Laura, « …aujourd’hui les femmes ont beaucoup plus l’occasion de s’exprimer, y’a de plus en plus d’organisations féminines. Aujourd’hui on parle d’un féminisme de la 4e vague, si je me souviens bien, ou peut-être même de la 3e vague, mais ce sont des nouveaux courants qui font surface aujourd’hui et chacun va un peu mettre sa sauce, utiliser l’écriture inclusive et le langage inclusif à sa sauce ».

Durant notre entretien, nous avons également demandé à Laura si le phénomène de l’écriture inclusive était propre au français, ou s’il était déjà apparu dans d’autres langues et sociétés linguistiques. Selon elle, l’écriture non-genrée d’une langue ne date pas d’hier et est déjà apparue, sous d’autres formes : « En français, par exemple, il y a eu l’adoption du pronom iel, dans les pays scandinaves aussi ils ont beaucoup plus tendance à adopter ce genre de réforme on va dire, pour inclure tous les acteurs de la société. »

Et à l’ULB, ça donne quoi ?

Pour conclure notre interview, Laura nous a donné son sentiment sur l’engagement de l’ULB dans ce phénomène d’écriture inclusive. Pour elle, « Le master est très très ouvert et il prend tout de suite des initiatives par rapport à l’inclusivité de tous parce que dès le départ, par exemple dans nos projets de communication, moi par exemple je suis responsable du projet d’Instagram et tout de suite Jérémy Jenard (notre assistant du cours de théorie de la communication) a pris l’initiative d’écrire toutes nos publications en écriture inclusive,… même avant dans les mails que les professeurs et les professeuses nous envoyaient, même ici dans la signalisation, dans la communication interne à l’ULB, j’ai aussi remarqué que de plus en plus les administrateurs étaient enclins à utiliser l’écriture inclusive ».

Article rédigé par Laura Dodeigne