En tant qu’étudiant.e.s en communication multilingue, nous sommes particulièrement conscient.e.s que le contact des cultures est omniprésent dans nos sociétés contemporaines. Malheureusement, cette multiculturalité est encore trop souvent accompagnée par des expressions de racisme de plus en plus banalisées, et ce à divers niveaux de la société. La Belgique ne fait pas exception.
Définir le racisme
La manifestation nationale contre le racisme a eu lieu ce 24 mars à Bruxelles. Pour cette occasion, Esther Kouablan, directrice du Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX) a prononcé un discours dans lequel elle est revenue sur la notion de racisme : « (…) il faut savoir que le racisme est une idéologie fondée sur le postulat que des races existent au sein de l’espèce humaine. Et qu’au sein de de ces catégories de races, des personnes sont intrinsèquement inférieures et d’autres intrinsèquement supérieures. C’est donc un système de domination qui induit notre regard, en l’orientant dans sa perception de l’autre. » Ce système de domination qui caractérise le racisme persiste dans notre société et en vient même à être banalisé dans certaines occasions.
La banalisation du racisme : cas n°1
Le Mercredi 24 janvier 2018, le quotidien flamand De Morgen a publié une carte blanche rédigée par Bart de Wever. Dans cet écrit intitulé « La gauche doit choisir entre des frontières ouvertes et l’État providence », le président de la NV-A associe migration et mise en péril de notre système social. Durant une interview, Andrea Rea du Groupe de recherche sur les Relations Ethniques, les Migrations et l’Egalité (GERME) à l’ULB explique non seulement que les étrangers ou réfugiés ne mettent pas en danger notre système social et contribuent même à en assurer son avenir mais aussi que les qualifier de « profiteurs » est un processus dans lequel : « le groupe racialisé n’est pas simplement qualifié de différent, il est surtout infériorisé, minorisé. Les membres sont des “sous-citoyens” à qui on nie la légitimité de leur demande d’égalité de droit, de parole, d’estime. » Andrea Rea met en garde contre les propos racistes relayés par les politiques : « Lorsque des politiques relaient des propos racistes, ils les légitiment ; ils changent la norme de ce qui est audible et dicible ; ils libèrent en effet la parole raciste dans les assemblées, dans les cafés, dans la rue, au travail, etc. »
La banalisation du racisme : cas n°2
La banalisation du racisme peut aussi s’exprimer dans d’autres contextes que ceux de l’espace politique. Un exemple belge récent est celui du carnaval d’Alost du 3 mars dernier. En effet, un char caricaturant des juifs orthodoxes assis sur des sacs remplis d’argent ainsi que des individus déguisés en membres du Ku Klux Klan ont défilé lors de l’évènement. Dans un communiqué de presse, Ernesto Ottone Ramirez, directeur adjoint de la culture de l’UNESCO a souligné que : « L’esprit de satire du carnaval d’Alost et la liberté d’expression ne sauraient servir de paravent à de telles manifestations de haine ».
Ces deux exemples soulignent l’importance de condamner toutes formes de racisme et nous invitent à rester vigilant.e.s face a sa banalisation en Belgique mais aussi dans toutes les sociétés multiculturelles contemporaines afin de promouvoir l’égalité entre les citoyens.
Écrit par Caroline Noël